Jeûner, une mince affaire ?

Jeûner, une mince affaire ?

7 jours et demi sans aucune nourriture solide, un peu de bouillon et , au total, 2 verres de jus de légumes. Ne pas manger. Jeûner. Un défi. Une expérience entre moi et moi-même, à la maison, que je vous raconte ici !

 

Le jeûne et ses propriétés thérapeutiques… j’étais tellement intéressée par le sujet, qu’après avoir engouffré des tonnes de livres et de reportages sur le sujet j’ai proposé à France Inter de réaliser un documentaire radio pour leur magazine Interception (à réécouter ici et plus d‘infos sur ce documentaire sur cette page).
Après tous les témoignages que j’ai pu collecter, les histoires extraordinaires que j’ai entendues et les évidences scientifiques que j’ai décryptées, je n’avais qu’une seule envie, qu’un seul besoin : tester par moi-même. Une expérience personnelle, certes, mais aussi journalistique.

J’ai donc organisé mon propre jeûne. Pour des raisons financières et organisationnelles, j’ai décidé que ce jeûne se ferait sans partir de chez moi. De part mes recherches pour le documentaire, j’avais toutes les cartes en main pour mener à bien l’expérimentation et j’ai tenu un journal détaillé de tout le processus. La préparation, chaque jour de jeûne, la reprise alimentaire et le bilan.
Tous les soirs – ou presque – j’ai enregistré mes impressions, avec les difficultés, les changements et aussi de nombreuses informations à connaître. J’ai voulu que cette expérience soit honnête et objective… déformation professionnelle !

 

 

Etape n°1 : La préparation

Si on jeûne à la maison, comme cela a été mon cas, il faut se préparer et préparer son entourage. Cela demande tout de même trois semaines entre la descente alimentaire, la remontée et le jeûne proprement dit. Pour moins de difficulté, il vaut mieux s’assurer que les repas des enfants sont pris en charge par exemple ou que l’on ne sera pas obligé de faire face à un dîner au restaurant…

 

Début de la descente alimentaire et organisation de la semaine – 6 jours avant le début du jeûne

 

On ne jeûne pas du jour au lendemain pendant huit jours, c’est impossible et dangereux ! Il faut donc priver son organisme en douceur et amorcer une descente alimentaire sur une semaine. Les spécialistes s’accordent à dire que la descente, et la remontée, doivent être aussi longues que le jeûne. Voici comment je me suis organisée :

→ Jour 1 – Suppression des excitants : thé, café, alcool, chocolat…
→ Jour 2 – Suppression de la viande
→ Jour 3 – Suppression des produits laitiers
→ Jour 4 – Suppression du poisson, des œufs et des céréales
→ Jour 5 – Suppression des légumineuses
→ Jour 6 – Uniquement fruits et légumes crus et cuits
→ Jour 7 – Monodiète (un seul aliment sur toute la journée, pour moi la banane)

 

Veille du jeûne, jour de la monodiète – impressions et appréhensions


 

Etape n°2 : L’entrée dans le jeûne et la purge

Nos intestins contiennent l’équivalent de deux jours de calories. Pour démarrer le jeûne plus rapidement, il est donc conseillé de purger les intestins. Il est possible de le faire en prenant 1 sachet de 20 g de chlorure de magnésium dans 1/2 litre d’eau avec le jus d’un où deux citrons (à boire lentement sur 1/2h) soit en réalisant une hydrothérapie du côlon. C’est une sorte de lavement des temps modernes qui se déroule dans un cabinet de naturopathe certifié. Avec une canule de l’eau est introduite dans le gros intestin et le thérapeute masse doucement pour faire remonter le liquide et décoller les déchets. Le coût est assez élevé 100€ pour 1h30 (2€ pour le sachet de chlorure de magnésium…)

 

Premier jour de jeûne – hydrothérapie du côlon


 

Etape n°3 : Aider son foie

Le foie est un organe émonctoire, c’est-à-dire qu’il traite les déchets. Il joue également un rôle dans la régulation du débit sanguin et une de ses fonctions principales est de sécréter de la bile dans le tube digestif. C’est la glande la plus volumineuse du corps et elle est essentielle pour notre bien-être et notre santé. La chaleur l’aide a bien fonctionner et il est conseillé d’appliquer pendant au moins une heure une source de chaleur sur le foie quand on jeûne.

 

Deuxième jour de jeûne – froid et douleurs au foie


 

Etape n°4 : Résister et se faire masser

Le plus difficile généralement est de passer la crise d’acidose. Lorsque l’organisme n’a plus de sucre, le foie fabrique un autre carburant avec les lipides : les corps cétoniques. À cause de ce changement de mode d’alimentation, le taux d’acidité dans le sang augmente et tout ce changement métabolique peut générer des maux de tête, des nausées etc. Plus l’organisme est encrassé et plus la crise est élevée. Il faut boire encore plus d’eau et de tisane parce que ces corps cétoniques sont éliminés pas les reins dans les urines.
Le massage est lui aussi très important. Pendant un jeûne, toutes les toxines stockées dans les graisses se mettent de nouveau en circulation, il faut donc aider à leur évacuation. Cela aide à bien faire circuler le sang et l’énergie !

 

Troisième et quatrième jours de jeûne – crise d’acidose et massage


 

Etape n°5 : Comprendre pourquoi jeûner à l’entrée de l’automne ou du printemps

En automne, notre organisme doit se préparer à affronter l’hiver, il faut donc l’aider à se débarrasser des déchets inutiles pour mieux absorber les nutriments dont il a besoin. Au printemps, il faut procéder davantage à un grand nettoyage pour se débarrasser de tout ce qui a été stocké pendant une période où l’on mange beaucoup plus riche. La période la plus propice pour une première expérience se situe donc à l’entrée du printemps.

 

Cinquième jour de jeûne – sinusite et religion


 

Etape n°6 : Apprécier les bienfaits immédiats

Une fois que tous les fluides éliminés et les déchets traités (avec, c’est souvent possible, l’apparition de boutons) l’organisme peut commencer à vraiment se réparer. Il a de l’énergie pour s’occuper de tout ce qu’il ne peut pas faire au quotidien. Imaginons une personne qui doit s’occuper seule de son travail, des enfants, de la préparation des repas, de la vaisselle, du ménage etc, dans une journée elle doit faire des choix. Notre organisme fonctionne de la même manière et quand il a toute la digestion à prendre en charge, il n’a pas le temps pour s’occuper de la poussière…

 

Sixième jour de jeûne – douleurs et disparition des allergies


 

Etape n°7 : Amorcer la reprise alimentaire

Tous les experts sont unanimes sur ce point : la clé d’un jeûne réside dans la reprise alimentaire. Plus elle est douce et plus les bénéfices seront importants ! Les étapes sont sensiblement identiques à la descente mais dans l’autre sens… Attention aux quantités ! Quand on sort d’un jeûne on voudrait pouvoir goûter à plein d’aliments différents, ce qui est logique mais notre estomac ne peut pas en ingérer beaucoup. Il faut donc l’écouter et ne pas lui donner trop de travail d’un coup. Vous pouvez par exemple rompre le jeûne avec un pruneau. Il vaut mieux privilégier les aliments bios et de saison pour un maximum de nutriments. 7 jours de jeûne donc 7 jours de remontée alimentaire, voici ce que j’ai suivi :

→ Jour 1 – Réintroduction des fruits et des légumes plutôt cuits
→ Jour 2 – Réintroduction des jus de légumes bios et maison et des fruits et légumes crus
→ Jour 3 – Réintroduction des légumineuse
→ Jour 4 – Réintroduction des céréales, œufs et poissons
→ Jour 5 – Réintroduction des produits laitiers
→ Jour 6 ou après – Réintroduction de la viande
→ Le plus tard possible – Reprise des excitants thé, café, alcool, chocolat

 

Septième jour de jeûne – excitation et fierté


 

Etape n°8 : remanger !!

Comme premier aliment choisissez quelque chose qui vous fait envie et mâchez longuement ! La mastication facilite le travail de l’estomac qui était au repos jusqu’ici. C’est son lundi matin, laissez-lui le temps de trier ses mails et de dire bonjour aux collègues à la machine à café !!

Premier jour de reprise – bilan de l’expérience à chaud 

 

Le Bilan

Trois mois plus tard quel est le bilan de cette expérience ?

 

 

 

⇓ Vous pouvez podcaster le journal complet ici ⇓

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