Alimentation pauvre en Fodmap(s) : se débarrasser des maux de ventre

Alimentation pauvre en Fodmap(s) : se débarrasser des maux de ventre

On connaissait déjà le gluten, le lait de vache, les aliments acidifiants… voilà qu’arrivent les Fodmap(s) ! Des glucides fermentés par les bactéries du côlon.

Vous entendez beaucoup parler des Fodmap(s) en ce moment ? Moi aussi ! Mais ça veut dire quoi ???

F = Fermentescibles

O = Oligosaccharides

D = Disaccharides

M = Monosaccharides

A = & And

P = Polyols

 

Les FODMAP(S) sont certains types de glucides

Ce sont certains types de glucides, qui perturbent vos intestins et vous rendent la digestion très difficile. Ils fermentent rapidement, et ne peuvent pas être absorbés par l’organisme. Ils se déplacent alors de l’intestin jusqu’au colon où ils se nourrissent de bactéries, elles-mêmes fermentent et produisent des gazs.

 En résumé, ces particules ne peuvent être digérées nulle part et finissent en gaz après avoir fermenté.

Entre temps notre organisme a relâché de l’eau pour s’en débarrasser. C’est cette eau qui va s’évacuer dans les selles en diarrhée.

 

Du mieux pour le syndrome du côlon irritable

Le syndrome du côlon irritable serait donc, logiquement, réduit si l’on suit un régime pauvre en Fodmap(s). Mais on parle aussi de bienfaits sur l’eczema, le psoriasis, les démangeaisons ou la mauvaise haleine… Et comme on le sait maintenant, l’intestin est considéré comme un deuxième cerveau et contrôle énormément de choses qui se passent dans notre organisme.

 

 >> À lire aussi : “À la table de nos émotions” ou comment ce qui passe par nos intestins modifie notre humeur

  

Pas assez de formation des médecins

 

Le problème c’est que les médecins sont assez peu formés selon Florence Thorez qui est diététicienne et nutritionniste à Paris. Elle nous explique qu’elle reçoit beaucoup de patients qui reviennent de multiples consultations chez leurs médecins ou un spécialiste. On leur a fait une coloscopie et il n’y a rien de spécial alors on leur dit qu’ils souffrent de colopathie fonctionnelle ou du syndrome de l’intestin irritable sans vraiment pouvoir les aider avec leurs symptômes.

 

“Parfois les gens ne se rendent pas compte qu’ils consomment énormément d’un certain type sucre.”

 

Il existe donc un régime, une manière de mettre les intestins au repos pour comprendre exactement ce qui pose problème, c’est ce que propose Florence Thorez. “L’idée du régime pauvre en Fodmaps est dans une première phase d’exclure tous ces aliments qui ont tendance à fermenter et de les réintroduire ensuite en faisant attention aux quantités. J’ai certains patients qui ne pourront pas manger une baguette de pain mais s’ils prennent un petit bout de pain à la fin du repas, ça va ! Parfois les gens ne se rendent pas compte qu’ils consomment énormément d’un certain type sucre.”

 

Les Fodmap(s), se trouvent, pour faire simple, partout où il y a du sucre : lactose, fructose, glucose etc. Dans les laitages, donc les céréales, certaines légumineuses, les fruits, beaucoup de légumes, la confiture, le miel, les édulcorants, les noix de cajou, les pistaches, l’ail ou l’oignon…

 

Beaucoup d’aliments pauvres en Fodmap(s)

Beaucoup d’aliments contiennent peu de Fodamp(s). La liste est longue mais on peut parler de l’ananas, de la banane, des clémentines, du kiwi, du raisin, de la myrtille ou de la noix de coco pour les fruits…

La patate douce, le brocolis, la carotte, les choux, l’aubergine, la courgette les épinards, la pomme de terre ou la tomate en ce qui concerne les légumes…

Côté céréales, les farines de riz, de pomme de terre, de mais, les flocons d’avoine, l’épeautre, le sarrasin ou le quinoa.

Pour des produits laitiers pauvres en Fodmap(s) il faut se diriger vers le beurre, les fromages affinés, les laits d’amande, de coco, de riz et même la raclette ! On peut se tourner aussi vers le sucre de canne, le sucre roux ou le sirop d’érable pour un note de douceur…

 

 

Le régime pauvre en Fodmap(s) a changé sa vie 

 

Blanche Vidal Soler était en première année d’études de nutrition quand elle a découvert que c’était ces Fodmap(s) qui lui provoquaient tous ses symptômes, et depuis sa vie a changé. 

“Je ne pouvais plus aller en cours, confie-t-elle j’étais malade tous les jours. Je ne me serais pas vue avoir ce genre de symptômes tous les jours toute ma vie”

Elle s’est aujourd’hui spécialisée dans ces Fodmaps et tente sur son blog fodmap avec Blanche d’orienter les personnes comme elle. Elle déconseille toutes les listes en ligne et préconise de se référer aux analyses de la Monash University. Cette université australienne a été la première à travailler sur le sujets, ils proposent désormais une application pour savoir quels aliments peuvent être mangés sans problème.

 

 

“Une partie des Fodmap(s) sont des prébiotiques utiles pour nourrir la flore intestinale. Si on n’en a pas suffisamment, elle risque de s’appauvrir.”

 

Au final, il faudra retirer complètement peu d’aliments

 

“J’aide maintenant beaucoup de patients, raconte Blanche, ils sont vraiment contents de la première phase, quand on retire les aliments pauvres en Fodmap(s) mais ils ont parfois peur de la phase de réintroduction, peur de retrouver leurs symptômes. En fait, la plupart des gens n’ont plus besoin d’éliminer tous les aliments, ils se retrouvent avec peu d’aliments à retirer complètement, ils peuvent en remanger certains en petite quantité et d’autres complètement. En plus, une partie des Fodmap(s) sont des prébiotiques utiles pour nourrir la flore intestinale. Si on n’en a pas suffisamment, elle risque de s’appauvrir.”

 

Nouvelles études universitaires sur le sujet

 

Certaines études lancées en ce moment en France s’intéressent de près à ces Fodmap(s), notamment une qui s’appelle “de la plante à l’assiette”. Le but est de savoir si le sans gluten est un mode, différencier les intolérance des hypersensibilité et définir s’ils n’y aurait pas d’autres suspects que le gluten, notamment les fructanes, qui font partie des Fodmap(s). Corinne Bouteloup est gastro entérologue au CHU de Clermont Ferrand, elle a 10 ans d’expérience dans ce domaine précis, elle a écrit de nombreux articles sur le sujet et d’après elle, beaucoup d’intolérants au gluten seraient en fait intolérants au Fodmaps. Elle aimerait pouvoir mener une étude plus poussée sur ces fameux types de glucide qui perturbent notre intestin !

 

 

⇓ Retrouvez ici l’interview complète de Blanche Vidal Soler ⇓

 

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